dimanche 10 juin 2007

Cher journal

Cher journal, aujourd'hui j'ai 18 ans, je viens de rentrer du bureau de vote, je n'ai pas dormi, j'ai beaucoup bu et rien mangé.

Je suis fatigué mon cher journal, alors je t'écris sur ta dernière page pour te dire que je te quitte.

Je t'ai beaucoup aimé mon cher journal mais maintenant je dois parler à un autre papier, je dois changer de plume, toi tu es la fin de cette vie, et bientôt je te présenterai la suivante.

Au revoir cher journal.

Immémorial

Cher journal,

Aujourd'hui, j'ai 6 ans et j'ai découvert l'amour. Tu sais, mon journal il m'a fait un bisou sur la bouche et d'abord j'ai été un peu dégoutée. C'est bizarre comme impression, pourtant je le voulais ce bisou, je l'ai poussé tout de suite mais ses lèvres ont touché les miennes.
Tu sais, mon journal, dans la cour, ils ont crié "Ouh la menteuse, elle est amoureuse", mais moi je ne sais pas trop ce que c'est que d'être amoureuse alors avant, quand il me disait qu'il m'aimait très très fort, je savais pas trop, mais là, juste un bisou et j'ai tout de suite compris ce que ça voulait dire.
Alors, je ne sais pas trop pourquoi je l'ai poussé, il a du me trouver méchante, mais moi je ne voulais pas lui faire de mal.

J'espère qu'il va bien aller mon amoureux, s'il te plait mon journal, fais qu'il aille bien.

lundi 4 juin 2007

Onomatopées nocturnes

Crac la planche de bois
Crac le coeur palpitant
Crac tout est cassé

De la latte au coeur il n'y a qu'un pas. Et j'ai marché, tout au long du chemin j'ai franchi ce pas, puis un deuxième, puis un troisième. Crac tombé. Je regardais derrière moi, à l'horizon se déchainaient encore le clocher et le bordel.

Crac le caillou
Crac la semelle
Crac...tombé

Se relever n'est pas le plus dur, et j'avance, encore, avec le lever des étoiles. Celle là sera mon berger mais la question est : Où est le bébé ?

Crac l'aluminium
Crac le verre
Crac la gélule

J'avancerai encore...

samedi 2 juin 2007

2 juin 2...et quelques...


La fumée brille au soleil, à travers les voiles impromptues qui obscurcissent les astres. Voilà la marque de sa main, au fond du ciel, cachée. Une flute évidée posée sur la table et le jeu continue. Pas de mat, pas d'échec possible.
Juste ce jeu, que je joue un jour, que j'abandonne un autre. Comme la fumée demeure un soir, s'évapore l'autre. "Que votre tension par la main de l'archer soit pour la joie" disait le prophète.
Les cartes s'abattent toujours, dans la tourbe et l'eau, plus de dame de coeur, plus de reine de pique, mais les as sont toujours en manche.
Descendre, toujours au plus profond, au coeur des gens. Les nefs blanches me guettent. Mais s'accrocher, encore, malgré la fatigue et le froid, s'accrocher vivre encore, même si ce ne doit être qu'à travers eux.
Si je suis dieu, ils sont mes anges. Si je suis courroux, ils seront mes glaives sacrés. Si je suis bonté, ils seront mes enfants, nés de ma main comme la petite Elanor le fut en son temps.

La visite me tue à petit feu. Un autre, encore un. Toujours, les pieds ne supportent plus leurs masses grandissantes.

Tout est dans l'apparence en réalité, rien d'autre ne compte. L'apparence, l'apparence intérieure, celle qui forme leurs coeurs à la bonté. Rien d'autre ne compte, rien d'autre ne doit compter. Les bras tendus, tendus vers les branches hautes qui se croisent, inextricables toiles.

Enfermés dans ce gouffre.

La visite c'est moi. Tous demeurent ici, je les connais à force, chacun vit chez lui. "Bonjour monsieur de la troisième à droite". La question est de savoir à qui est réservée la place du chef. Le sage, le druide qui vit au fond de son village, de sa grotte, des enfers qui me guettent, comme ils guettent trois milliards d'autres.

mercredi 23 mai 2007

Un retour

Dans un premier temps furent les monstres de bétons et d'aciers, pourtant, même dans toute cette horreur, il ne fut rien où l'on ne put trouver une once de beauté.

Puis vinrent les piliers immémoriaux, eux qui, inscrits dans leur éternité marquèrent l'éphèmère trace de la Vie.

Ceci découvert, à travers ma simple hallucination : de la mosquée aux pieds du ciel, arrivèrent des mers trop connues. Les affres rutilantes de mon hâvre.

Mosaique

les silhouettes bariolées défilent, dans tout le mauvais goût de leurs combinaisons.
C'est vrai, nous sommes laids, tous ensembles, même dans la beauté que la jeunesse nous accorde.
Même allongés sur notre tapis de verdure, surplombés des piliers de chêne -barreaux si terribles face aux rêves d'enfant- aimons notre âge d'or.

Même sous la pluie argentée, même couverts d'une voute de plomb, même si ça ne Leur plaît pas.
Voilà le temps de l'enfant.

dimanche 15 avril 2007

Egocentrique ?

Oui, je sais, je sais... Le concept est de moi...

vendredi 13 avril 2007

Tu seras là

Rayon de soleil qui perce la brume, un fantôme sous un drap blanc se cache. Tous autour, les yeux clôts, ils enragent de voir ce qui m'aveugle. Piaffez, oiseaux de malheur, criez, moi je sais que ce matin ce sera l'hirondelle qui chantera à ma porte. Et si demain, c'est le corbeau qui vient mendier sous ma fenêtre, je lui dirai "On n'entre pas, valet noir !".

dimanche 1 avril 2007

1er avril 2007

Quelle douceur incroyable que ces improbables émotions. Les sentiments se sont élevés par la seule vision de mon coeur se reflétant dans cet océan bleu. Mes pauvres souffrants tremblaient, jusqu'à en perdre la raison. Ce jour il n'était rien de plus beau qu'elle et j'aurai pu écrire un sonnet pour chacune des parties de son expression visible...

samedi 31 mars 2007

Coin-Operated-Boy






So I am

Divine

J'ai vu la vierge aujourd'hui, entre mille gouttes de rosée, elle m'est apparue, couverte de son manteau doré. Incroyable comme ses lèvres entrouvertes sussurrent le nom de celui qu'elle désire. Je l'ai embrassée, je l'ai prise dans mes bras et les feux éclatants qui émanaient d'elle m'ont brisé comme on brise un navire sur les récifs.

Perte de contrôle.

La pluie tombe dehors et je suis seul au dedans de moi-même. Malheur et joie s'entremêlent pour ne plus être que des jouets, proies des attentes malaxées. Des cartes tombent, une dame de coeur ? Une reine de pique... Ces deux là ne vont pas l'une sans l'autre.

Prise d'inconscience.

"Qu'est-ce que le bleu ?" demandait la petite aveugle. Tu vois, le bleu, c'est la sensation que tout va bien lorsque tu observes le ciel, c'est la caresse du vent sur ton visage. Et même lorsqu'il pleut, lève les yeux, tu verras le bleu. Le bleu c'est la paix. Le bleu c'est le céleste. Le bleu c'est ce que l'aveugle touche en attrapant l'air, c'est ce que le visionnaire n'aperçoit jamais.

jeudi 29 mars 2007

Ephéméride

Juste besoin d'un peu de plaisir en ce moment, les vapeurs blondes du moment ne me suffisent plus. Ivresse de l'argent, ivresse d'espoir. Pourquoi veut-on toujours plus que ce que l'on a ? Je ne veux rien, juste jouir de tous les plaisirs du monde, même si cela n'est pas la voie du bonheur.

La voie du bonheur, elle est devant moi toute tracée. Ecrite au dos d'un cours d'anglais aujourd'hui, "I kissed a moonlight's shadow". Parfois l'incompréhensible domine.

Les filaments marrons, verts, jaunes me tuent à petit feu. Et pourtant je m'attache encore du fond de mes pensées. Tout un remue-ménage dans mon esprit.

Juste jouir...

dimanche 4 mars 2007

Hypoataraxié

Amusant charabia que ce mot non ? Son gros défaut est qu'il a tendance à faire se morfondre sur son sort... A tel point que ça en devient pathétique, dommage pour quelqu'un sans pitié comme le non.

J'aime pas le non, oui, je le trouve futile et inutile, un mot de môme, lorsqu'on ne sait pas quoi dire on dit "non". C'est tellement simple, tellement plus simple qu'une grande dénégation argumentée et tellement plus efficace.

J'aime pas le oui non plus, le oui c'est le drapeau blanc sur les barricades de la dialectique. Le oui c'est sans originalité, le oui est une copie, une copie du moi de l'autre.

Peut-être... Peut-être pas...

lundi 26 février 2007

La sérénité est une pute

et j'ai plus un rond...

jeudi 22 février 2007

Memento vitae


Drôle de chose que ma mémoire. Est-ce normal de souvent ne pas se souvenir ? Ne se rappeler que quelques impressions. Pourquoi les impressions futiles sur le coeur sont elles plus durables que les évènements qui devraient s'y graver ?

Où trône donc la mémoire ? Dans le coeur ou dans la raison ? Certains parlent d'une mémoire constellée d'abîmes, la mienne n'est qu'un gouffre, parsemé de quelques grains de poussière. Si je ne me souviens pas de toi, est-ce-que je risque de me perdre un jour ?

J'ai peur parfois, peur des conséquences, peur qu'elles en soient trop lourdes sur ma conscience.

Songe d'une nuit d'hiver


Volute bleue dans le ciel, ceinture de chasteté céleste. Orion, guidant la nuit. Des cendres. Descendre, au plus profond, dans la fange et le goudron. Beauté fatale. Lettres, mots, phrases, sentiments, rêves.

Une deuxième peau qui flotte dans la nuit, une ombre qui court les rues.

Jouons sur les maux. Un poème, un homme, un Atlas au fardeau si lourd. La névrose empathique, la maladie idiopathique, l'existence antipathique, le dos voûté, tassé par la gravité du monde.

Une note dominante, un esprit dans l'expectative, une illumination. Une énumération, qu'est-ce-que l'énumération ? C'est la faculté, de tout dire, sans rien expliquer. C'est le pouvoir de faire comprendre, de faire penser. C'est la faiblesse de l'incompris, c'est la puissance de l'insondable.

mercredi 21 février 2007

Un soupir...


Un soupir et la voilà partie, une jalousie éphémère et la voilà en larmes. Sans sommeil une nuit de plus, juste quelques kilomètres, deux lanternes allumées dans la nuit. Un lever de soleil, un rayon à travers les arbres.
J'ai mal à la tête à force de ne pas réfléchir, je brûle d'impatience à force de pensées. Un fantasme, un violon, une tête de lit. Que faire contre l'impuissance qui nous ronge l'âme ? Jouer à Don Juan, jouer le héros de Rostand, ne pas craindre l'oppression ou l'injure.
Rêver, voler, fumer. Tout ira bien, bien sûr, sûr que tout ira. Un message dans une bouteille. Une photographie de lettres. Que faire lorsque l'âme réfrène la passion ?
Croire, espérer, vivre...

Prologue


"Naïf qui croit que je ne suis pas toi"

Je suis le trop plein de lassitude, je suis l'ennui dans sa spleudeur, je suis le pénitent invétéré, je suis paraphrase.
Je suis la terreur téméraire, je suis la langueur monotone avant la tempête, je suis l'aveugle qui ne voit que des beautés, je suis oxymore.
Je suis "Flot dans la foule, âme dans la tempête", je suis la peur indicible qui force la raison au courage, je suis chiasme.
Je suis invention, je suis reflexion, je suis analyse, je suis synthèse, je suis entreprise, je suis deux milliards, je suis proximité, je suis intouchable.

Je suis.