samedi 2 juin 2007

2 juin 2...et quelques...


La fumée brille au soleil, à travers les voiles impromptues qui obscurcissent les astres. Voilà la marque de sa main, au fond du ciel, cachée. Une flute évidée posée sur la table et le jeu continue. Pas de mat, pas d'échec possible.
Juste ce jeu, que je joue un jour, que j'abandonne un autre. Comme la fumée demeure un soir, s'évapore l'autre. "Que votre tension par la main de l'archer soit pour la joie" disait le prophète.
Les cartes s'abattent toujours, dans la tourbe et l'eau, plus de dame de coeur, plus de reine de pique, mais les as sont toujours en manche.
Descendre, toujours au plus profond, au coeur des gens. Les nefs blanches me guettent. Mais s'accrocher, encore, malgré la fatigue et le froid, s'accrocher vivre encore, même si ce ne doit être qu'à travers eux.
Si je suis dieu, ils sont mes anges. Si je suis courroux, ils seront mes glaives sacrés. Si je suis bonté, ils seront mes enfants, nés de ma main comme la petite Elanor le fut en son temps.

La visite me tue à petit feu. Un autre, encore un. Toujours, les pieds ne supportent plus leurs masses grandissantes.

Tout est dans l'apparence en réalité, rien d'autre ne compte. L'apparence, l'apparence intérieure, celle qui forme leurs coeurs à la bonté. Rien d'autre ne compte, rien d'autre ne doit compter. Les bras tendus, tendus vers les branches hautes qui se croisent, inextricables toiles.

Enfermés dans ce gouffre.

La visite c'est moi. Tous demeurent ici, je les connais à force, chacun vit chez lui. "Bonjour monsieur de la troisième à droite". La question est de savoir à qui est réservée la place du chef. Le sage, le druide qui vit au fond de son village, de sa grotte, des enfers qui me guettent, comme ils guettent trois milliards d'autres.

2 commentaires:

Méghann a dit…

Comme les autres, il faudra que tu me l'expliques, si tu le veux bien, cette nuit pourquoi pas...

Anonyme a dit…

Tu écris bien. Surtout ne t'arrètes pas. Je veux pourvoir te lire, encore.